Ennio Morricone… oblique ?
Il Maestro Morricone, tu nous manqueras… tellement ! Le Western, les spaghettis. Et nous. Aujourd’hui, le No Bloody Knows sort de ses grandes habitudes pour vous livrer un petit billet d’humeur. Avec ce petit sentiment de tristesse, celui ressenti lors de la perte d’un génie devenu Légende. Mince alors, nous qui le pensions immortel ! Tu seras tout du moins intemporel…
Ennio morricone : Il Maestro une fois la musique
Si vous répondez à l’appel du Western dans sa déclinaison “spaghetti”, alors 2 noms viennent assurément en tête. Sergio Leone d’un côté, Ennio Morricone de l’autre. L’un est réalisateur, l’autre compositeur, c’est aussi simple que cela.
Bon nous admettons : c’est un brin racoleur. Toutefois, ce rappel n’est pas anodin ! En effet, l’histoire raconte que le grand Ennio était aussi impulsif que travailleur. Pour l’anecdote, celui appelé “Il Maestro” (ce qui lui plaisait !) restait relativement discret. Peu d’interviews ou d’apparitions et un rythme effréné dans le travail. Alors imaginez lorsqu’un journaliste sûrement mal renseigné l’appela “Sergio Leone” par erreur… direction la porte !

Homme aux 500 compositions pour le cinéma, le théâtre, la radio ou encore la télévision, Ennio Morricone figure dans la caste des Empereurs. Oui, rien que ça. C’est en cela que nous réitérons : Il Maestro, tu nous manqueras…
Morricone à brac
Derrière le génie adulé du grand public, le genre « Western Spaghetti » se démocratisant à une vitesse incroyable, se cache en réalité un artiste complexe. Il Maestro Morricone était un bourreau de labeur tellement hétérogène.
Point de volonté de faire une biographie de ce mythique Monsieur ou, pire, un catalogue inefficace et prétentieux. Nous souhaitons juste rendre hommage à un personnage ayant commencé le Grand Voyage le 6 juillet de cette année, à 91 ans.

Cela pourrait être un bel âge pourrions nous croire. Sauf que nous, nous avons toujours pensé qu’il était immortel.
Débarqué aux yeux du monde en 1961, le musicien offrira une partition singulière pour “Il Federale” de Luciano Salce. Le début de l’onirisme, une égérie de la composition. Une première pierre à l’édifice qui ne fera que s’élever. Jusqu’à exploser à la face du cosmos, désormais changé à jamais.
Le nouvel homme mondial
Le reste ne sera que succès, de la “Trilogie du Dollar” à « Mission » en passant par “Il était une fois” (choisissez lequel). Ennio Morricone sera le globe-trotteur de la création. Terrence Malick, Brian De Palma et même Tarantino… à chaque fois, le coup de griffe se ressent malgré la diversité des compositions. Sans fausse note, ou si peu. Une influence de chaque instant.

Au point que le groupe de rap made in France IAM a longtemps cherché à collaborer avec le sieur. “IAM Morricone”, cela aurait eu de la tronche ! Ce fut avorté. Il faudra se contenter des brillants hommages appuyés : “Sad Hill”, projet antérieur, restera dans nos cœurs.
Pourquoi est-il finalement un aimant à fantaisistes ? Tout simplement parce que le bonhomme a une influence directe sur la production à laquelle il participe. Il confessera lui-même avoir composé des thèmes avant que Sergio Leone ne les tourne. Histoire de donner une substance à la moelle inédite. De quoi alimenter le titre honorifique qui vous revient de droit Ennio.
Ennio : Litanie de l’Italie
Certainement, Ennio Morricone a une carrière caractérisée par ses multiples personnalités. Et cela est un constat sans appel. Capable de sublimer la voix de Joan Baez nous contant l’injustice judiciaire ayant entraîné la mort de 2 anarchistes, le coquin est toujours juste. Précis, quasiment chirurgical.
Mais l’obscur mérite votre visite. L’architecte est capable de bandes sonores atmosphériques puissantes ! En témoigne sa collaboration avec John Carpenter pour “The Thing”, mettant à contribution la musique pour se substituer à l’image. Nul besoin de montrer souffrance et psychose, elles se ressentent. Grâce à l’empirisme acquis sur “Peur sur la ville” ? Il doit y avoir une relation, oui.

Néanmoins, d’autres opus sont largement susceptibles d’attiser votre curiosité. “Le Syndrome de Stendhal” de Dario Argento montre une autre phase de Morricone, celle qui surprend. A chaque instant et sur chaque séquence sublimée à l’extrême.
Mort d’icône

Le temps passe mais l’histoire perdure. Dans le marbre, les notes. Nous laissant des souvenirs magistraux.
Bon sang. Que tu nous manqueras…
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